samedi 12 avril 2025

Remerciements

La sensation de voler sur la machine qu'on a reconstruite pendant tant d'heures est hors du commun !
 
Dans le désordre, je souhaite remercier Gino, Matthieu, Anatole, Alexandre, Alexandre junior, Stéphane, César, Mathis, Rémi, Stéphane, Géry, Benjamin, Philippe, Dominique, Julie, Elvéna, Arthur, Alain, Marie-Claude, Robert, Valentin, Jérémy, Claire, Aurélien, Nicolas, Gauthier, Gilles, Antoine....

Un tel projet n'est pas réalisable seul donc Merci à tous pour votre aide, votre partage de compétences et vos conseils ! J'ai énormément appris grâce à vous tous !

Également mille Mercis Laëtitia pour ta patience infinie ! Ce projet n'aurait pas pu aboutir sans toi <3

Et oui, ça fait beaucoup de noms car en plus d'être une formidable aventure technique, cela a aussi été une incroyable aventure humaine !

Depuis 2 ans que cet avion revole, j'ai pu faire quelques beaux voyages, de Quiberon à Grenoble et je vous en partage quelques photos.

Un vol au coucher du soleil

En voyage quelque part



Merci Max pour cette série de magnifiques photos

Le Mont St Michel

Le Golfe du Morbihan

Montauban, devant le hangar ou j'ai construit les ailes

Grenoble


15/03/2023 : Le premier vol

Pendant les quelques semaines après la mise en croix, j'ai travaillé à mettre l'avion en état de vol. Connections de toutes les commandes de vol, de tous les câbles électriques. Serrage de tous les écrous, vérifications exhaustives de tous les systèmes. J'ai ensuite demandé à Alex, en qui j'ai une grande confiance, d'ouvrir toutes les trappes d'accès de l'avion et de tout vérifier à son tour.

Le 15/03/2023 il fait beau, le vent est faible et la masse d'air est calme. L'avion est prêt, et le pilote l'est aussi, autant qu'il peut l'être.

Je démarre le moteur, le fais chauffer, puis je roule au seuil de piste 25 en herbe de l'aérodrome de Niort. Je commence par faire plusieurs accélérations/arrêts afin de vérifier le comportement de l'avion en roulage à haute vitesse. Rien à signaler, alors je me réaligne, je mets les gaz, et l'avion décolle tout seul. Très vite, je réduis les gaz et je me pose dans la foulée. L'avion vient de faire son premier saut de puce ! Tout s'est bien passé et je rentre au hangar.

On m'a conseillé de ne pas me précipiter et de faire une pause après ces premiers essais afin de digérer les valeurs relevées, et les premiers ressentis. 30 min plus tard, je repars. Cette fois-ci c'est la bonne ! 

Plein gaz en piste 25 herbe ! Ca monte. Je suis concentré, mais la machine est saine et facile. Je prends tout de suite mon altitude de sécurité pour aller faire quelques évolutions. Je fais des virages à proximité immédiate de l'aérodrome pour revenir ma poser rapidement en cas de pépin. J'accélère l'avion et je le ralentis pour l'apprivoiser. Philippe me rejoins en Tétras et se place en patrouille à distance pour me faire une photo souvenir du premier vol. Je fais un petit décrochage gentil pour observer la vitesse de décrochage et valider ma vitesse d'approche. Ce premier vol se fait intégralement sans volets pour ouvrir doucement le domaine de vol. L'approche se passe très simplement, et je finis par un atterrissage tout en douceur. 

Ce soir c'est champagne !! 





Photos prises pendant le premier vol

Le convoyage et la mise en croix définitive

Le convoyage est une opération à planifier minutieusement. Il faut trouver une équipe de copains motivés et disponibles, deux véhicules avec attelages, deux remorques, un véhicule assez grand pour transporter la gouverne de profondeur et le moteur, des mousses et matelas pour caler les éléments, des sangles pour maintenir le tout, un petit dej le matin et un apéro le soir pour nourrir et remercier l'équipe... De plus, il faut que la météo soit bonne, et que le vent soit faible car les éléments transportés ont une grande prise au vent.

L'aile sort de l'atelier et va sur sa remorque

Le fuselage sanglé sur sa remorque

Sur la route il faut rouler doucement. Dans chaque véhicule, les passagers sont au téléphone pour coordonner la technique. On s'arrête à plusieurs reprises pour vérifier la tension des sangles. On a la chance d'avoir Alexandre à moto, qui arrête certains véhicules pour nous laisser passer en toute sécurité.

Le convoi pour l'aérodrome


Une fois arrivés (sans casse ouf !), nous avons mis en croix l'avion, installé la profondeur, le moteur, les capots. L'avion prend sa forme définitive, c'est incroyable !

La mise en croix au milieu du hangar

Installation du moteur à l'aide d'une chèvre d'atelier

Mise en place de la gouverne de profondeur avec Rémi

Après plus de 5 ans de travail, je peux enfin monter à bord de l'avion ! Séquence émotion !

Un enfant fier et heureux !

Une telle opération n'est absolument pas possible sans une équipe solide ! Merci mille fois à tous pour le super coup de main !

L'équipe. Merci les copains !!
PS : En arrière plan, au fond à gauche de la dernière photo, on peut apercevoir le projet qui va prendre la suite du Jodel dans le garage. Mais ca c'est une autre histoire :P

L'électricité

Il y a plusieurs techniques pour installer l'électricité dans l'avion. J'ai choisi de fabriquer le faisceau électrique coté tableau de bord sur table, puis de l'installer dans l'avion. Alexandre, qui me donne un coup de main sur ce sujet à l'habitude de fonctionner comme ça, et c'est effectivement très pratique.

Pour faciliter la maintenance, j'ai décidé de fabriquer le faisceau en 2 morceaux : coté tableau de bord et coté moteur. Les deux morceaux sont connectés ensemble par un connecteur rapide au niveau de la cloison pare-feu. Ainsi, si j'ai à démonter le moteur un jour, je pourrai désolidariser le faisceau en quelques minutes.

J'ai récupéré un morceau de faisceau d'hélicoptère de l'armée, et j'ai utilisé ces fils électriques. Ils ont l'avantage d'être numérotés tous les 20cm et c'est très pratique pour suivre un fil d'un bout à l'autre de l'avion.

Pour le faisceau coté tableau de bord, il faut mesurer toutes les distances entre les composants de l'avion et tracer le faisceau à l'échelle 1:1 sur une planche.


Le faisceau tracé sur table

Ensuite, il faut installer un à un tous les fils du schéma que nous nous sommes dessinés. Des petits clous et du scotch permettent de tenir les fils en position. A chaque extrémité, il faut sertir la bonne cosse en fonction du composant sur laquelle elle est connectée. Ensuite, on installe une armée de tiraps pour tenir le toron en un seul morceau.

Le faisceau prend forme

Alexandre avec le faisceau terminé

Si le travail a été correctement fait, le faisceau rentre du premier coup dans le fuselage et toutes les extrémités tombent bien en face des instruments. Je l'ai fait tenir en place avec des embases pour tiraps collées sur le bois.

Le faisceau installé à bord

Les câbles tombent parfaitement en face de tous les breakers


Coté moteur c'était trop difficile de le faire sur table, donc nous avons tiré tous les câbles à la volée.

Le connecteur rapide sur le cloison pare-feu

Le faisceau coté moteur 

Les faisceaux de la radio et du transpondeur sont faciles à faire en suivant les schémas des notices. J'ai profité de la fonction AUX de la radio pour y ajouter un petit module Bluetooth, afin de pouvoir écouter de la musique à bord avec le passager. J'ai protégé ce module dans une boite imprimée en 3D.

Le module Bluetooth


Merci Alex :D !

Révision moteur Limbach L1700E02

Le moteur Limbach L1700E02 nécessite une vérification globale avant de le refaire tourner.

J'ai commencé par faire une vidange, nettoyage de la crépine, changement des joints de vidange et des joints du radiateur d'huile.

J'ai ensuite démonté tous les accessoires (alternateur, démarreur, magnéto, carburateur, échappements, admissions...) et pour chacun d'eux, j'ai vérifié leur fonctionnement.

J'ai profité de ce démontage pour changer la majorité des joints du moteurs.



Changement de tous les manchons d'admission, joints d'échappement et d'admission


Les différents accessoires et tuyauteries déposés


Pour l'alternateur, j'ai eu à changer le fusible qui avait chauffé.

L'alternateur


Le carburateur à membrane est en bon état.

Le carburateur Stromberg


Le démarreur fonctionne. Je l'ai branché à une batterie 12V, et le pignon sort et le moteur tourne.

Le démarreur


J'ai démonté la magnéto et je lui ai fait une maintenance 500h en achetant le kit de Slick. J'ai changé le condensateur, la vis platinée, le charbon, les pignons. Enfin, j'ai recallé le timing interne grâce aux outils Slick et une boite buzzer.

La magnéto démontée

Le calage du timing

Calage de la magnéto sur le moteur

Réglage des jeux de culbuteurs

Quelle satisfaction de monter le moteur sur le fuselage !

Moteur monté sur le fuselage

jeudi 10 avril 2025

Mise en croix de controle

Avec l'aide des copains, j'ai fait une mise en croix temporaire de l'avion dans le jardin avant de le déménager à l'aérodrome et de faire l'assemblage final.
Tout s'assemble à merveille. Quel plaisir de voir l'avion prendre sa forme finale !


 

La peinture, tout un chantier !

Une fois l'avion entoilé, il faut bien s'attaquer à la peinture !

Il est important d'avoir une peinture contenant une bonne dose d'assouplissant, car la toile se déforme en vol, et la peinture doit pouvoir suivre les mouvements sans craqueler. De plus, il est nécessaire que l'apprêt et la peinture contiennent des agents anti-UV car la toile y est sensible.

J'ai eu la chance d'avoir accès à une grande cabine de peinture professionnelle pour peindre l'aile, les empennages et les gouvernes.

Aile suspendue dans la cabine

Application du primer

Peinture blanche RAL9001

Peinture du bord d'attaque RAL6002

Le résultat est très satisfaisant !

Application de l'apprêt sur la gouverne de profondeur

Puis peinture blanche

Puis peinture du bord d'attaque en vert

Ca claque, hein ? :D

Peinture des ailerons et volets


La dérive peinte


Pour le fuselage, j'ai fabriqué une cabine de peinture dans mon garage. C'est moins pratique, ca demande beaucoup de travail de réflexion et de mise en place mais le résultat est très correct !

Pour cela, j'ai fabriqué une structure en tube PVC, sur laquelle j'ai tendu de la bâche plastique transparente. J'y ai ajouté une aspiration pour assurer une circulation de l'air et éviter que le nuage de peinture ne reste en suspension et vienne déposer des particules de peinture sèche sur la peinture fraiche appliquée sur le fuselage.

La cabine maison

La cabine c'est tout un chantier ! Il y a pas mal de contraintes à respecter. Il faut que l'éclairage soit bon pour voir le résultat pendant la peinture, donc il faut penser à disposer des néons tout autour.

L'aspiration est aussi tout un sujet. En effet, la cabine se met en dépression quand le ventilateur est en marche, et la dépression était tellement forte que les bâches des parois latérales s'enfonçaient à l'intérieur, et venaient au contact du fuselage en cours de peinture. Il m'a fallut attacher au sol la structure avec du scotch et des sandows. La bâche du sol se soulevait également. Je l'ai maintenue au sol avec une fine couche d'eau, qui a aussi l'avantage de capter la poussière et les particules de peinture qui retombent doucement au sol. L'eau évite aussi que la peinture ne colle sous les semelles et rend ainsi le déplacement dans la cabine plus aisé.

Qui dit sortie d'air de la cabine, dit entrée d'air nécessaire. Il faut mettre un filtre à l'entrée pour ne pas que les poussières du garage ne rentrent dans la cabine. Un filtre de hotte aspirante collé à la bâche fait bien l'affaire.

Le chauffage : la peinture a besoin d'être chauffée pour bien se tendre sur la surface. Pour cela, il faut choisir la période de l'année, avec une température et une hygrométrie moyenne. J'avais rajouté un chauffage d'appoint. Attention, la peinture est inflammable, donc j'ai choisi un radiateur à bain d'huile qui n'a pas de flamme directe.

En cours de peinture (on voit les bâches en dépression)
L'ambiance à l'intérieur pendant la peinture

Entre chaque couleur, il faut attendre quelques jours de séchage, et il faut changer l'intégralité des bâches plastiques car les particules de peinture se sont déposées sur les bâches, et à la prochaine session de peinture, ses particules soufflées par le pistolet redécolleraient et viendraient se poser sur la nouvelle peinture fraiche, rendant le résultat granuleux. C'est donc un travail très long et fastidieux !

Mais en s'appliquant, le résultat est vraiment superbe :)


Fuselage en sortie de peinture

Remerciements

La sensation de voler sur la machine qu'on a reconstruite pendant tant d'heures est hors du commun !   Dans le désordre, je souhaite...